may 1593.                             39 r
Mantes se trouva au presche que fist le ministre -Da­mours , lequel, sur le bruit general et la resolution qu'on disoit estre prise par Sa Majesté de se faire ca­tholique , le menassa fort du jugement de Dieu s'il le fai­soit , parla à lui sur ce subject d'une grande véhémence et hardiesse : si-que messieurs le cardinal de Bourbon et d'O, l'un aprés l'autre, estans venus trouver le Roy sur les propos qu'ils avoient entendus que ledit mi­nistre avoit tenus trop insolens et hardis - le prièrent d'en faire justice, et ne le,pa» endurer. Mais Sa Ma­jesté baissant la teste sans leur respondre autre ohose, leur dit à tous deux, et à Tun comme a l'autre. « Que « voulez-vous ? il m'a dit mes vérités. »                       
Le mecredi 12 may, la feste des .sainctes Barrica­des fust solemnisée et chommée à Paris avec plus de ceremonies que jamais ; tous les princes et seingneurs se trouverent à la procession, en laquelle furent por­tés les corps saints. Boucher fist le sermon dans. Notre­Dame, où il exalta «cette journée, et dit que c'estoit la plus sainte et heureuse qui fust jamais au monde; pres-cha que dans la ville de Rheims s'estoient trouves six Charles protecteurs-dé la foy; que nous estions embour--bés il y avoit longtemps, et qu'il estoit temps de se.des-bourber('); que ce n'estoit à tel boueux èjue la cou­ronne de France appartenoit, mais à un de ées Charles le preux : comme s'il eust voulu designer le duc de Maienne qui estoit vis à vis de lui, accompagné des autres princes et seingneurs, qui tous s'en moquèrent. Puis parlant du Roy, dit que les heretiques et politi­ques n'en vouloient point d'autres que le Bearnois, et
( 0 Desbourbe r : Il avoit prit pour texte de son sermon : E ripe me de luto, ut non injiffar.
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